La Côte turquoise (Bosphore, Turquie)

Voyages, Revue mensuelleSait-on que si le littoral du Bosphore est maintenant baptisé « Côte turquoise », d’un nom qui évoque à la fois les splendeurs de l’Orient et la délicatesse excquise d’un joyau, c’est à un éminent et spirituel fonctionnaire des chemins de fer de la République Turque que l’on doit la paternité de cette expression.
Voilà dans quelles circonstances :
C’était il y a longtemps, à Therapia, sur les rives du Bosphore, délicieux séjour d’été des Ambassades. Là, les dirigeants des Chemins de fer Turcs avaient réuni dans un cadre éblouissant les représentants des Administrations qui venaient de décider l’application, à partir du 1er mai prochain, de mesures fort intéressantes pour favoriser aux voyageurs le trajet de Londres au Caire, par Paris, la Suisse, l’Italie, le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, la Bulgarie, la Turquie, la Syrie, la Palestine.
Après un somptueux déjeuner, les convives étaient émerveillés du spectacle qui s’étendait sous leurs yeux et ne pouvaient se lasser d’exprimer leur admiration.
« Les Français on appelé Côte d’Azur la plus belle de leurs côtes », dit à ce moment l’un des plus distingués fonctionnaires des chemins de fer la République Turque, « ne croyez-vous pas que nos rives du Bosphore méritent d’être baptisées d’un nom qui reste, d’un nom qui fasse image, d’un nom qui indique que nos paysages sont aussi beaux que pouvaient les rêver l’auteur des Mille et une Nuits et puisque nous sommes en Turquie et que le Bosphore a des reflets de pierre précieuse, ne voulez-vous pas que nous nommions ce pays enchanteur la Côte Turquoise ? »
Ce fut une acclamation d’enthousiasme parmi tous les assistants, et depuis le mot a fait fortune.

Rubrique «Ce qu’il faut savoir», Voyages, revue mensuelle, n°6, juin 1928

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